« Évangéliques » ou « protestants évangéliques » ?

Les racines des évangéliques remontent au début du protestantisme, au XVIe siècle. Ils partagent encore aujourd’hui les valeurs fondamentales des réformateurs (Martin Luther, Jean Calvin…). De plus, ils se reconnaissent volontiers dans la branche de la Réforme qui a revendiqué dès l’origine la séparation des Églises et de l’État et a plaidé pour des assemblées autonomes composées de convertis.
Il convient donc de désigner les évangéliques en France par l’expression plus complète de « protestants évangéliques ». Celle‐ci tient compte du passé tout en permettant de les distinguer des Églises protestantes dites historiques comme les Églises réformées ou luthériennes. Cette distinction est d’ailleurs établie par le Groupe de Sociologie des Religions et de la Laïcité du CNRS.

 

Comment définir la foi évangélique ?

Celle‐ci se résume en trois points, partagés par l’ensemble des protestants évangéliques :
La normalité de la Bible. Elle est la référence de la foi évangélique. Elle est considérée normative à la fois sur le plan théologique et pratique.
L’importance d’une conversion personnelle. On ne naît pas évangélique, on le devient par choix personnel et engagement individuel. C’est ce qui explique l’importance accordée au baptême d’adulte. Celui‐ci est l’expression publique d’une foi vécue et assumée, à l’opposé d’une simple tradition.
L’universalité du message de l’Évangile et l’importance, pour les chrétiens évangéliques, de le faire connaître autour d’eux dans le respect de la liberté individuelle.

 

Comment devient­-on chrétien évangélique ?

La prééminence du rôle de Jésus‐Christ est liée à la doctrine de la conversion personnelle. Un « changement personnel suite à une expérience religieuse, la conversion, s’interprète chez les protestants évangéliques comme un processus. L’individu reconnaît Jésus‐Christ comme son « sauveur » mort pour ses péchés et ressuscité pour son salut. Cette étape s’accompagne de la repentance (regret du mal commis) et d’un choix d’obéissance (« suivre Jésus »), engendrant une reconfiguration globale de l’itinéraire biographique du converti. »
Cette conversion est toujours une décision personnelle et libre. C’est pourquoi les évangéliques sont attachés à la notion de liberté de conscience et de liberté d’expression de la foi.
Sauf quelques exceptions, ils manifestent leur conversion par le baptême reçu à l’âge adulte. Ils ne baptisent pas leurs enfants pour leur conserver la liberté de choix lorsqu’ils seront capables de décider par eux‐mêmes.